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6 min

Enquête sur les escort boys

par Olivier Nicklaus

Publié le 1 août 2009 à 17h30
Mis à jour le 1 août 2009 à 17h30

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Nécessité économique, vrai choix professionnel ou divertissement occasionnel, la prostitution masculine a trouvé avec internet un nouveau territoire. (photo: Ashton Kutcher dans Toy Boy)

Toy Boy avec Ashton Kutcher, Girlfriend Experience de Steven Soderbergh : sortie après sortie, le cinéma n’en finit plus de filmer le plus vieux métier du monde. Un métier qui attire chaque année de nouvelles recrues – et contrairement à ce qu’on croit, pas seulement par nécessité économique. Et ça se passe où ? Pour les homos parisiens, il est loin le temps où les tapins s’alignaient rue Sainte-Anne. Aujourd’hui, à de rares exceptions près (il reste quelques garçons, le plus souvent roumains, aux abords de la porte Dauphine), cette prostitution se trouve sur internet. Quelques sites sont spécialisés : rentboy.com, escupido.com, gay.fr.

Mais le plus couru de tous est gayromeo.com. Il comporte plusieurs sections, d’abord sans prostitution, de la rencontre soft au pur plan cul, puis, si l’on n’a pas trouvé son bonheur gratuitement, la section payante. Là, des garçons aux pseudos sibyllins (Sexytbm20cm, Atomik Boy, Baptisport, Seb4youmassage) parlent chiffres sans complexe. Quand on a “21 cm épais” dans le pantalon, on peut bien exiger “150 euros l’heure”.

C’est le cas d’Hugo (1), Brésilien de 21 ans. Pour le rencontrer, il a fallu lui promettre de l’inviter à déjeuner. Et pourtant, rien de mesquin ne se dégage de ce beau jeune homme métissé. Il sourit en permanence, curieux de découvrir la France, et ravi de raconter les moeurs de son pays. “La situation économique est très difficile à Rio, explique-til. J’aime le sexe, et j’ai vite constaté que je plaisais aux étrangers de passage. Je me suis fait plaisir et je leur ai fait plaisir.” Et quand Hugo dit qu’il s’est fait plaisir, il faut comprendre qu’il s’est toujours fait payer. Et sans aucune culpabilité. Il a tellement intégré que l’Européen a de l’argent là où lui n’en a pas qu’il trouve juste normal d’être dédommagé pour tout le temps libre qu’il a mis à profit pour se bâtir un corps d’athlète à coups de pompes et de joggings sur la plage.

Même logique pour Rachid, jeune Tunisien “actif” (il y tient) arrivé à Paris il y a cinq ans. “Je suis venu pour travailler dans le bâtiment avec mon oncle. Mais il y a eu moins de travail. J’ai un peu bossé dans la sécurité. Mais c’était trop la misère. Je me suis souvenu que je plaisais bien aux Français venus faire du “tourisme” à Tunis. Alors je me suis inscrit sur Gayromeo. Et depuis, ça va, je peux même envoyer de l’argent à ma famille.”

Pas besoin d’être étranger pour avoir recours à la prostitution comme moyen de joindre les deux bouts : Julien, 19 ans, provincial blond et bouclé, ne peut compter que sur lui pour payer ses études de jardinier paysagiste. “Mes parents ont divorcé quand j’avais 16 ans. Je suis resté avec ma mère. Mais elle n’a pas un rond, et mon père n’a toujours pas commencé à lui payer de pension. Et moi, je ne m’entends pas du tout avec lui. Bref, il a fallu que je vive ma vie. J’ai fait pas mal de petits boulots. Mais ça ne gagnait pas assez. Et puis je savais que je plaisais. Comme je n’avais pas envie de me fixer tout de suite avec un mec, pourquoi ne pas me faire payer ? J’en connais d’autres de mon âge qui vivent avec un banquier de 45 ans. Moi, au moins, je ne fais pas payer toujours le même !”

Mais tous les garçons qui se font payer ne se justifient pas par le besoin financier. Sébastien, scénariste de 32 ans, voit même les choses très différemment : “Je ne pourrais jamais vivre la prostitution comme une victime, tout simplement car ce n’est pas la seule façon que j’ai de gagner ma vie. Dans mon cas, c’est un vrai choix. J’avais une estime de moi très abîmée. Un jour, un type m’a proposé de me payer pour coucher avec moi. Déjà, ça me faisait du bien de sentir qu’on me désirait. Mais en plus qu’on me paye, alors là, c’était trop bon. Depuis, j’ai continué. A chaque “client”, j’ai l’impression de me réconcilier un peu plus avec mon corps, avec mon identité. De toute façon, je sais que ça restera passager. Je commence à vieillir, et puis j’ai de plus en plus de travail comme scénariste. Mais cette expérience m’aura donné confiance en moi. Comme quoi, il ne faut pas croire tous les discours négatifs qu’on peut entendre sur la prostitution – en tout cas, masculine.”

Dans la série “Je me prostitue par choix”, il y a aussi Stéphane, très joli moustachu de 28 ans, en CDI dans la communication. “Je vis avec un garçon depuis trois ans. Assez vite, les rôles sexuels ont été définis : il me voulait actif, je m’y suis prêté. Mais je suis aussi passif, et ça me frustrait un peu. Un jour, en traînant sur Gayromeo, j’ai trouvé un type prêt à payer pour me sauter. J’ai joué le jeu pour le fun. Et j’ai pris un pied monumental. Donc, de temps à autre, je le refais. Pas souvent, d’abord parce que je n’ai pas le temps, et aussi parce que ce n’est pas ce qui est le plus recherché. Mais il y a quand même de la demande !”

Point commun à Julien, Sébastien et Stéphane : ils se permettent de choisir leurs clients, et donc d’en refuser certains, inversion de la relation symbolique entre le client et le tapin. Julien peut se le permettre parce qu’il a énormément de propositions. Et Sébastien et Stéphane parce qu’ils n’en ont pas réellement besoin pour vivre et ne se forcent donc jamais.

Plus surprenant, Jean, 51 ans, au corps outrageusement body-buildé. “Je vous confie mon véritable âge si vous changez mon prénom, mais sur les sites, j’annonce 45 ans maximum.” Il faut dire que c’est crédible. Jean a un corps parfait : gros pecs, gros bras, abdos “plaquettes de chocolat”, belles fesses, belle bite. Tout juste son visage, pourtant maintenu à coup d’acide hyaluronique, trahit-il qu’il a dépassé la quarantaine. “J’ai eu plusieurs vies, y compris professionnelles. J’ai gagné pas mal d’argent, j’ai acheté des appartements. Aujourd’hui, leur location est mon principal revenu. Comme vous le voyez, je fais très attention à mon corps, et c’est un challenge pour moi qu’il soit encore monnayable. Je ne me prostitue pas pour l’argent en soi, mais pour sa valeur symbolique. Si un mec de 35 ans est prêt à payer 100 euros pour que je le saute, alors ça veut dire que je suis encore sur le marché.” Le marché, en effet. Le mot est bien choisi.

Ces prostitués “occasionnels” peuvent agacer les vrais, les tatoués comme Thierry Schaffauser, coauteur du livre Fières d’être putes (éditions L’Altiplano), qui vit et travaille à Londres. Même s’il poursuit ses études en master d’histoire du genre, Thierry, limite corporatiste, revendique la prostitution comme un métier choisi et assumé : “J’ai commencé à 20 ans, il y a sept ans, pour me faire ma propre opinion. J’en avais marre des discours antiprostitution comme ces discours homophobes ou antidrogues qui dissuadent les jeunes de faire ce qu’ils veulent de leur corps. J’aimais l’idée de pouvoir gagner de l’argent grâce à ma jeunesse, d’en faire un pouvoir.” C’est quand on lui évoque les minorités économiques qui n’auraient pas le choix que Thierry est le plus véhément : “Justement si, ça peut être un choix, en tout cas une stratégie économique. C’est un moyen de dire merde à un patron, de bosser pour soi, de ne pas se faire exploiter comme une conne. Je pense vraiment que beaucoup de putes (dans sa bouche, le terme vaut pour les garçons – ndlr) le font pour cette liberté de ne pas avoir de boss, de choisir ses horaires, d’avoir des revenus non pas faciles, mais qui peuvent être rapides.” Une fois calmé, Thierry concède que le statut de “pute” comporte certains inconvénients, le pire pour lui étant la stigmatisation : “Pas tant pour moi que pour mes proches. Pour mon mec, c’est difficile d’en parler comme quelque chose de normal, dans sa famille ou à ses amis.”

Et lui, Thierry, il ne se sent jamais méprisé ? “Si, bien sûr. C’est très pénible que tant de gens pensent que les putes sont des sous-merdes qui n’ont aucune capacité à part écarter les jambes, comme si le travail sexuel ne nécessitait aucune compétence. Or je pense au contraire que la prostitution nécessite beaucoup d’intelligence car c’est très difficile de comprendre et de s’adapter à la sexualité de l’autre. La sexualité, ce n’est pas seulement des pratiques sexuelles, c’est toute une dimension affective et psychologique. Les clients savent qu’avec un professionnel du sexe, il n’y aura pas de jugement, que la sexualité peut s’exprimer librement, sans compétition ni autre connerie.” Ce qu’il préfère dans ce métier ? “Il y a une grande satisfaction narcissique à ce que qu’un mec qui te trouvait d’abord trop cher finisse par te donner un billet supplémentaire car il te dit avoir eu le meilleur sexe de toute sa vie.” Thierry se voit continuer aussi longtemps que possible, “et si je ne plais plus en mec, je me travestirai”.

Pour conclure (et peut-être pour réconcilier tout le monde), Thierry admet qu’on ne choisit pas forcément la prostitution au départ. “C’est clair qu’on peut commencer dans un moment de galère. Pour que ça devienne un métier, il faut choisir de continuer. Mais j’insiste : ça peut être un vrai choix.”

1. Tous les prénoms ont été changés.

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