Céleste Boursier-Mougenot à la Biennale de Venise

Une surprise, incontestablement. Choisi pour représenter la France lors de la 56e édition de la Biennale de Venise en juin 2015, Céleste Boursier-Mougenot ne faisait pas vraiment figure de favori. Face à lui, Tatiana Trouvé, dont le nom courait déjà l’an dernier, massivement soutenue par les Galeries Gagosian et Perrotin et à la tête depuis une quinzaine d’années d’une œuvre proliférante et formellement très assumée, avait toutes les chances d’emporter le Pavillon français. Mais c’est finalement le profil plus atypique de Céleste Boursier-Mougenot, musicien et plasticien « atmosphériste », qui a convaincu le jury.  L’artiste, mais aussi, sans doute, sa commissaire associée, la conservateur du Centre Pompidou Emma Lavigne.

Né en 1961 à Nice, Céleste Boursier-Mougenot vit à Sète. Musicien de formation, complice dans les années 90 du metteur en scène Pascal Rambert, il travaille depuis à des installations sonores ou climatiques d’une grande poésie. Sa masterpiece, créée en 2008 et qui s’exporte depuis dans de nombreux musées français et internationaux, met en scène des dizaines d’oiseaux mandarins, rockeurs d’un jour sur leurs guitares-perchoirs. Les Abattoirs de Toulouse lui consacrent actuellement une grande exposition à l’occasion de laquelle il a imaginé cinq nouveaux dispositifs, dont des percussions climatiques et une chorégraphie de pianos à queue. Il est représenté par les galeries Paula Cooper à New York  et Xippas à Paris.

« Je regrette d’avoir eu à choisir entre de si beaux projets mais suis très heureux pour Céleste dont l’œuvre mérite cette reconnaissance internationale », a commenté François Quintin, directeur de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette et ex-directeur du Frac Champagne Ardennes, l’un des membres du jury extérieur associé cette année au tout nouveau (et discutable) processus de sélection des artistes.