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3 min

Comment Bacon et Boltanski ont changé des vies

par Jean-Marie Durand

Publié le 16 janvier 2024 à 18h23
Mis à jour le 16 janvier 2024 à 18h23

Francis Bacon, Water from a running tap © The Estate of Francis Bacon / ADAGP / Stock

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L’art a une dette à l’égard de la littérature lorsque celle-ci capte l’effet vertigineux qu’une œuvre plastique produit parfois chez celui ou celle qui regarde.

Deux textes d’écrivains, publiés en cette rentrée – Bleu Bacon de Yannick Haenel (Stock) et De plomb et d’or de François Jonquet (Sabine Wespieser) – réussissent chacun à leur manière à dire combien la proximité sensible avec un·e artiste peut transformer un regard, voire une vie entière. Francis Bacon, pour Haenel, Christian Boltanski, pour Jonquet, ont joué ce rôle de complice existentiel, auprès duquel le regard se construit, grâce auquel la vie se densifie, sans lequel le monde se vide.

Invité par le Centre Pompidou en octobre 2019 à passer une nuit au sixième étage du musée dans les salles de l’exposition Bacon en toutes lettres, Yannick Haenel restitue dans son texte l’ivresse d’une immersion nocturne, se rapprochant presque d’une transe, tant la proximité avec les toiles du peintre sorcier le plonge dans un trouble sensoriel.

Un accès unique à soi-même

Dans une “expérience intérieure”, pour reprendre le titre du livre de Georges Bataille qui l’accompagne dans sa nuit et le protège des gouffres possibles suscités par la contemplation solitaire d’une peinture qui “exacerbe les apories” (un tramadol lui sera aussi nécessaire pour conjurer une migraine ophtalmique ; “trop de couleurs distrait le spectateur”, prévenait déjà Jacques Tati).

Achevant avec ce livre une trilogie sur la peinture, inaugurée avec le Caravage et prolongée avec Adrian Ghenie, Yannick Haenel estime qu’on ne peut pas regarder Bacon comme on regarde n’importe quel autre tableau : “Il réveille précisément l’excès en vous.” À son contact, “on se met un peu à divaguer”. Car Bacon “nous saute au visage” ; il “vous attrape par les yeux et ligote votre esprit”. L’écrivain se demande “comment, face à des tableaux chargés d’abîmes comme ceux de Bacon, on risque, en s’approchant, de se faire absorber”. Car Bacon peint l’invivable, l’éternelle blessure de l’existence. Au cœur de la nuit, les ténèbres du peintre le contaminent indiciblement, car regardant ses toiles (Water form a Running Tap, Jet of Water, Les lutteurs…), “c’est soi-même qu’on scrute éperdument” ; “nous nous voyons partout”. Face à Bacon, Haenel se devine moins dans un reflet que dans une réflexion, comme si l’art constituait un accès unique à soi-même, à la source de ses sensations. “C’est en regardant la peinture qu’on continue à voir”, écrit-il. “La justesse du regard, c’est l’art qui nous l’enseigne” ; “ne plus regarder de tableaux, c’est risquer de perdre la vue”. À travers le récit de sa plongée baconienne, Yannick Haenel livre ainsi un éloge magistral de l’exercice du regard, qui le vitalise autant qu’il le déséquilibre.

Échanges féconds

À l’œuvre de Christian Boltanski, l’écrivain François Jonquet doit, lui aussi, le fait d’avoir appris à mieux vivre, à mieux comprendre ce qu’on peut attendre de l’art lui-même. Ami proche de l’artiste, disparu en 2021, le romancier se livre à travers le récit fictif de son personnage, François Jonas, élève aux Beaux-Arts du plasticien, à une évocation émouvante de son travail, et surtout de sa présence passée auprès de lui, de ses mots, de ses pensées impromptues, animées par une certaine sagesse. “Ce que j’aimerais, c’est que mes élèves aient l’impression d’avoir rencontré quelqu’un, en disant c’est un imbécile mais j’ai vraiment rencontré quelqu’un, et aussi qu’ils acceptent ce qu’ils sont”, confie Boltanski à François dans le livre. “Parce qu’il n’y a qu’une seule chose à faire en art, c’est attendre et espérer.”

Le roman, par-delà une légère satire du marché de l’art contemporain, restitue la générosité du plasticien, qui décidait dès l’âge de 24 ans de “mettre sa vie en boîte”, de garder une trace de tous les instants de sa vie, “de tous les objets qui nous ont côtoyés, de tout ce que nous avons dit et de ce qui a été dit autour de nous”. Jonquet fait aussi place à sa compagne Annette Messager, qui lui confie cette si belle pensée : “Tu sais, être artiste, c’est dans un même mouvement guérir ses blessures et les rouvrir.” Consignant ces échanges féconds avec Boltanski et Messager durant des années, Jonquet donne plus qu’à voir des œuvres d’art ; il les enveloppe et les magnifie par l’évocation d’une méthode artistique intuitive, et surtout d’un certain art de la transmission (“si quelqu’un te dit t’es con t’es laid mais ton travail est bien, embrasse-le”, disait Boltanski !). Avec le Bacon de Haenel, le Boltanski-Messager de Jonquet partage la volonté déchirante de saluer ce que les plasticien·nes nous font, quand on les écoute, quand on les contemple dans la nuit, entre le bleu et l’or, le silence et le plomb.

Bleu Bacon de Yannick Haenel (Stock/Ma nuit au musée), 231 p., 19,50 €
De plomb et d’or de François Jonquet (Sabine Wespieser), 246 p., 22 €

Édito initialement paru dans la newsletter Arts  du 16 janvier. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !

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Pour approfondir votre connaissance de Francis Bacon, vous pouvez lire notre article sur la rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou. Vous pouvez également découvrir la nouvelle exposition de Christian Boltanski, « Nous nous souvenons », à la Maison rouge. L’artiste français Claude Closky présente quant à lui « Le champ du signe » au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Enfin, le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg propose une exposition en immersion dans l’univers de Georges Bataille.

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