Le dernier film de Laurent Cantet réalisé par son ami Robin Campillo, une ressortie signée Niki de Saint Phalle, le troisième volet d’une saga de zombies culte… Voici les sorties ciné de la semaine.
Enzo réalisé par Robin Campillo
Si Enzo est un grand film sur la déconstruction, terme particulièrement plébiscité dans notre époque et parfois usé, c’est moins parce qu’il en théorise les préceptes que parce qu’il épouse la mue progressive d’Enzo, qui ne jure que par ce qui est éternellement figé dans le temps : les maisons, les murs et les statues qu’il aime dessiner sur un carnet.
La critique de Marilou Duponchel
Un rêve plus long que la nuit réalisé par Niki de Saint Phalle
En empruntant davantage de qualités au film d’art que de fiction, Un rêve plus long que la nuit apparaît comme une gigantesque œuvre ambulante. Et permet à l’artiste de réaliser ses rêves de mouvements dans un jardin où les statues s’animent, clopin-clopant sous une couche de papier mâché, de fumée artificielle et de velours 70’s.
28 ans plus tard réalisé par Danny Boyle
Curieusement le film se passe assez bien de ces conventions pour écrire une autre histoire, dont l’originalité est de s’articuler en partie autour de préoccupations par nature obsolètes en temps d’apocalypse, sur lesquelles une humanité en proie à la survie n’a normalement pas le luxe de s’attarder, comme la démence ou le cancer.
Avignon réalisé par Johann Dionnet
Jouant à son tour de la frontière entre le théâtre et la vie pour n’en dire rien d’intéressant ni sur l’un ni sur l’autre, le film adjoint à son terrain de jeu festivalier une comédie de réconciliation entre le théâtre “intello” et “populaire”. Ayant probablement l’ambition de réactiver le microscope sociétal d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri dans Le Goût des autres, le logiciel d’observation de son auteur est pourtant périmé de plusieurs décennies.
Voyage au bord de la guerre réalisé par Antonin Peretjatko
Sans pathos, sans concession, sans illusion, sans prétention, Peretjatko réussit en une heure à nous montrer une guerre vue de l’intérieur, comme aucun reportage télévisé n’y est jamais parvenu. Admirable.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Kneecap réalisé par Rich Peppiatt
Le cinéaste, Rich Peppiatt, qui fait ses débuts au cinéma après avoir réalisé un clip pour le groupe, insuffle au film toute sa fougue, gribouille les paroles des morceaux à l’écran, comme des graffitis plaqués sur des portes de chiottes, cultivant l’irrévérence de ces gamins en surchauffe.
Stop Making Sense réalisé par Jonathan Demme
Stop Making Sense est un miracle de mise en scène autant que de musique : la rencontre entre deux grands artistes au sommet de leur forme. Pendant 1 h 30, le film nous donne à voir un groupe in the zone, cet état de grâce absolue où chaque geste, chaque note, chaque lumière semblent improvisés et en même temps d’une précision millimétrée. Et ce qui aurait pu n’être qu’une captation live devient un ballet super stylisé et sensuel – qui n’oublie pas non plus d’être régulièrement drôle.
Les Chevaux de feu réalisé par Sergeï Paradjanov
Avec ses cohortes de masques, textures mythologiques, bois lumineux, forces invisibles et animistes, Les Chevaux de feu est un film de ménestrel ethnographe, un conte de fées délirant, maudit et païen.
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