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4 min

Etienne Daho, Adèle Haenel et François Ozon rendent hommage à Jeanne Moreau

par les Inrocks

Publié le 15 août 2017 à 17h35
Mis à jour le 17 mars 2021 à 18h10

Avec Etienne Daho, pendant les séances d’enregistrement © Pierre René-Worms

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Le premier a enregistré avec elle, la deuxième l’a croisée aux César en 2008 et le dernier évoque la “neuvième femme”.

Etienne Daho : “De la scène, je te voyais sur le premier balcon, danser et taper des mains”

“Nous nous sommes connus et reconnus dans les années 1990. J’avais repris ton Tourbillon dans une émission de télévision consacrée au cinéma. Puis nous nous sommes perdus de vue et nous sommes retrouvés, lors de l’avant-première de Clean, le film d’Olivier Assayas.

J’avais grandi avec tes deux premiers albums, interprétés de ta voix claire, à l’énergie joyeuse et singulière. J’avais aussi en mémoire toutes ces images de films, si entêtantes, Eva, Mademoiselle, Ascenseur pour l’échafaud… cette  longue déambulation nocturne dans Paris, sublime et perdue, sur la musique de Miles Davis… et La vieille qui marchait dans la mer et ses répliques mythiques.

Puis tu es venue me voir à l’Olympia, un soir de juin caniculaire en 2008. De la scène, je te voyais sur le premier balcon, danser et taper des mains. Dans la loge, tu m’as dit avoir été remuée par mon interprétation de Sur mon cou, une chanson extraite du Condamné à mort de Jean Genet. Dans l’euphorie de l’après-concert, je t’ai demandé : ‘Et si nous faisions toute l’œuvre ensemble ?’ J’avais toujours eu l’envie de reprendre ce texte mis en musique par Hélène Martin et chanté dans les années 1970 par Marc Ogeret. Tu as répondu oui, et quelques jours plus tard nous répétions chez moi.

Tu es arrivée pile à l’heure à la maison et tu m’as lancé un regard de jeune fille avec un étrange sourire. J’ai été envoûté. Nous avons enchaîné les lectures et les répétitions pendant des semaines, annoté nos exemplaires de milliards de petites notes et envisagé la répartition des rôles. Je voulais que tu chantes, mais tu ne le voulais pas. Tu voulais que je parle, mais je ne le voulais pas. Tu m’as dit : ‘La voix froide, le cœur brûlant.’ J’ai immédiatement compris et mes appréhensions se sont envolées. Nos séances d’enregistrement étaient sereines, concentrées.

C’était une folle aventure, parfois difficile à mener, mais ton enthousiasme m’a donné des ailes. Nous avons partagé nos mondes respectifs et nous en sommes sortis métamorphosés. Tu aimes transmettre, guider, partager. Tu aimesla rigueur, la discipline. Et dans cette rigueur, il y a une belle liberté.

Puis nous sommes partis en tournée. Montréal, Spoleto en Italie, le Théâtre de l’Odéon, la salle Pleyel, Brest, Fourvière et tant d’autres… Nous étions grisés par la sensation de porter un étendard. J’avais à côté de moila plus grande actrice française de tous les temps, qui faisait crépiter les mots de Genet avec cette diction impeccable qui rendla langue française si exceptionnelle. Je te sentais heureuse d’être emportée dans ce projet libre, poétiqueet politique. Tu adoraisles musiciens qui te le rendaient bien et les techniciens étaient tous amoureux de toi. Nous avons tant appris à tes côtés.

J’étais ébloui par ta jeunesse, tes emballements, tes colères autoritaires et impatientes, souvent justifiées, ton instinct animal, ton esprit libre… J’aimais aussi que tu positionnes toujours l’artistique au centre de tes choix, comme une jeune fille intransigeante et impétueuse. Un livre ne suffirait pas pour raconter nos anecdotes et nos fous rires.

Dernière à Avignon, dans le palais des Papes. Nous sommes entrés sur scène le cœur battant, liés par un fil invisible. A la fin de la prestation, sous les ovations, tu m’as poussé dans la lumière et j’ai senti ton souffle dans mon dos. Tu m’as dit un truc très salace et c’était beau et tordant.

Après la tournée, nous avons conservé ce lien. Tu étais attentive à tout ce qui me concernait. Nous nous sommes beaucoup parlé. De l’art et du désir ; et de sa transformation. Tu m’appelais parfois en pleine nuit ou tôt le matin, et je t’appelais ‘Jeanne du Matin’. Tu voulais rejouer Le Condamné, l’amener aux Etats-Unis, mais aussi que nous fassions un projet sur Pasolini.Tu voulais travailler, travailler, parce que c’était ça le vrai sens de ta vie.

Ces derniers mois, tu annulais souvent nos rendez-vous mais je suis finalement venu. Je t’ai apporté ce gâteau au gingembre que tu aimes tant, mais tu n’y as pas touché. Tu voulais tout savoir de mon disque et m’as offert un inhalateur et une écharpe, en me recommandant de me couvrir la gorge car j’avais une mauvaise toux. Tu m’as dit que tu étais immortelle et que tu vivrais jusqu’à 100 ans, car tu avais encore beaucoup à transmettre, et puis, lorsque tu aurais la sensation d’avoir tout accompli, tu partirais.

Puis tu as écourté la visite. Tu me disais : ‘Je suis trop émue.’ Tu as pris ma main très longuement, en silence, et l’a embrassée. J’étais bouleversé et luttais contre l’impression que je te voyais pour la dernière fois. J’ai vu dans ton regard que tu le savais aussi.

‘Je suis immortelle’, me disais-tu. A présent, j’en suis convaincu.

Ton Daho.”

Adèle Haenel : “L’Héritage qu’elle nous laisse”

“Lorsque j’ai appris la mort de Jeanne Moreau, j’ai été attristée mais encore plus, je dirais, incrédule. Jeanne Moreau me semblait immortelle, éternelle. Je la croyais immortelle parce que je croyais l’ordre des choses immuable : je pensais que je serai toujours une outsider, une débutante,et qu’elle serait toujours là pour incarner la figure à la fois intimidante et bienveillante de l’actrice accomplie. Elle avait eu le geste de nous transmettre son César d’honneur, en 2008, pour Naissance des pieuvres, comme un passage de relais. Au moment de nous le remettre, elle a dit : ‘Plus tard, vous le transmettrez à d’autres.’ Avec sa disparition, c’est son trajet de vie qui me saute au visage, toutes ces décisions, ces choix qui l’ont dessinée. L’héritage qu’elle nous laisse, c’est celui d’une actrice qui a pris ses responsabilités et qui, en traçant sa vie dans toute sa singularité, nous invite à écrire toute la singularité de la nôtre.”

François Ozon : la neuvième femme

“Lorsque j’ai appris la mort de Jeanne Moreau, j’ai été attristée mais encore plus, je dirais, incrédule. Jeanne Moreau me semblait immortelle, éternelle. Je la croyais immortelle parce que je croyais l’ordre des choses immuable : je pensais que je serai toujours une outsider, une débutante,et qu’elle serait toujours là pour incarner la figure à la fois intimidante et bienveillante de l’actrice accomplie. Elle avait eu le geste de nous transmettre son César d’honneur, en 2008, pour Naissance des pieuvres, comme un passage de relais. Au moment de nous le remettre, elle a dit : ‘Plus tard, vous le transmettrez à d’autres.’ Avec sa disparition, c’est son trajet de vie qui me saute au visage, toutes ces décisions, ces choix qui l’ont dessinée. L’héritage qu’elle nous laisse, c’est celui d’une actrice qui a pris ses responsabilités et qui, en traçant sa vie dans toute sa singularité, nous invite à écrire toute la singularité de la nôtre.”

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