Figure emblématique des films de Pedro Almodovar, Marisa Paredes est décédée mardi 17 décembre, à l’âge de 78 ans.
L’actrice espagnole Marisa Paredes, égérie absolue de Pedro Almodóvar avec qui elle a tourné six films, s’est éteinte ce mardi 17 décembre, à l’âge de 78 ans, comme l’a annoncé l’Académie espagnole du cinéma, qu’elle avait présidée entre 2000 et 2003. Le réalisateur de Volver a marqué sa carrière en faisant d’elle une de ses plus grandes égéries, aux côtés de Penélope Cruz, Carmen Maura, Victoria Abril ou Rossy de Palma.
Née à Madrid en 1946, Marisa Paredes a débuté sur les planches où elle s’est progressivement fait connaître, après des études de théâtre au Conservatoire. Puis, elle commence à jouer dans des films dans les années 1970-1980, et décroche même une nomination au Goya du Meilleur second rôle pour sa prestation dans Cara de acelga de José Sacristán, en 1988.
Une collaboration inoubliable avec Pedro Almodóvar
Quelques années plus tôt, elle croise le chemin de celui qui va la révéler au grand public : le jeune Pedro Almodóvar. Il la dirige en nonne excentrique en 1983 dans Dans les ténèbres, qui fut le premier d’une série de collaborations plus mémorables les unes que les autres. Le visage de Marisa Paredes est aujourd’hui emblématique des films de la période des années 1990-2000 du cinéma d’Almodóvar : elle s’est illustrée dans des rôles magnifiques, comme celui de Becky, diva et mère de Victoria Abril dans Talons aiguilles (1992), ou celui d’une romancière dépressive dans La Fleur de mon secret, qui lui a valu le Prix d’interprétation à Karlovy Vary, en 1995.
En 1999, Pedro Almodóvar écrit un rôle spécialement pour elle : celui d’une actrice célèbre qui soutient une mère en deuil, dans Tout sur ma mère. Par la suite, elle joue également dans Parle avec elle (2002) et La Piel que Habito (2011). Elle a aussi connu une carrière européenne, en jouant dans des films italiens (La vie est belle de Roberto Benigni) et français (Tombés du ciel de Philippe Lioret).
Chez Almodóvar, Marisa Paredes incarnait une élégance, une bourgeoisie, qui dissimulait souvent de profonds tourments chez ses personnages au rouge à lèvres écarlate. Quelque chose d’une tragédienne espagnole qu’elle devait à son expérience théâtrale, à l’image de sa scène de chant dans Talons aiguilles. Elle interprétait souvent des rôles de mère (l’un des thèmes fondamentaux d’Almodóvar), mais était bien plus que cela : une chanteuse, une actrice, une écrivaine, bref, une artiste.
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