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3 min

Mohammad Rasoulof : “Dans un régime totalitaire, votre seule arme devient votre corps”

par Bruno Deruisseau

Publié le 10 décembre 2024 à 16h43
Mis à jour le 11 décembre 2024 à 10h22

© JENS KALAENE / DPA

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Rencontré au Festival du film de Marrakech où il présentait son dernier film “Les Graines du figuier sauvage”, lauréat d’un prix spécial du jury lors du Festival de Cannes 2024, le cinéaste iranien nous parle de sa situation d’exilé, de celle des femmes en Iran, de l’état du cinéma de son pays et de ses projets futurs. 

La condition féminine est au cœur de votre dernier film. Même si cela fait déjà un moment que vous mettez en scène des héroïnes, comme l’avocate d’Au revoir (2011), est-ce que vous diriez que la mort de Mahsa Amini s’est accompagnée d’une prise de conscience plus forte sur la condition de vie des femmes iraniennes ? 

Mohammad Rasoulof – Dans mon avant-dernier film, Le diable n’existe pas, il y avait aussi une femme au centre des quatre histoires qui le composent. Quiconque suit le mouvement de libération des femmes en Iran mesure à quel point il est ancien, et court tout au long de l’histoire contemporaine du pays. La mort de Mahsa Amini en est un épisode tragique, un marqueur temporel fort, mais il s’agit du dernier chaînon d’une longue série. La spécificité de cette étape-là est la grande témérité des jeunes filles qui ont crié leur aspiration de façon inédite, sans aucune forme de retenue. À titre personnel, ma prise de conscience sur l’oppression à l’égard des femmes date de l’adolescence, moment où j’ai compris que je faisais aussi partie de ce système oppressif et qu’il fallait que je me remette en question, que je rejette les valeurs religieuses et traditionnelles qui cultivent le patriarcat et qui étaient en train de m’être inculquées. 

Qu’avez-vous ressenti en découvrant la vidéo de cette jeune étudiante qui s’est dévêtue dans la rue pour protester contre l’obligation du port du voile il y a un mois ? 

J’ai souvent été en prison et c’est là qu’on sent très clairement que lorsque votre dignité est autant mise à mal, votre dernière façon de vous défendre dans un régime totalitaire, votre seule arme, devient votre corps. Cette femme qui s’est dévêtue a été suivie quelques jours plus tard par un journaliste qui s’est suicidé du haut d’un immeuble en signe de protestation contre le régime des mollahs. Il en va de même pour les grèves de la faim auxquelles ont recours certains prisonniers politiques. 

Envisagez-vous de retourner en Iran et de risquer d’être à nouveau emprisonné ? 

Actuellement, si je rentre, on me jette immédiatement en prison. Mais j’ai bon espoir que les choses changent. C’est cet espoir qui me fait vivre et motive mon désir de continuer à faire des films. 

Les Graines du figuier sauvage représente l’Allemagne aux Oscars, pays dans lequel vous résidez aujourd’hui et qui vous a offert l’asile politique. En quoi est-ce important que le film participe à ces cérémonies ? 

Avant même que j’envisage sérieusement de quitter l’Iran, le film a été coproduit par l’Allemagne et la France, notamment via Arte. Je savais que si le film se faisait, il aurait de l’ADN allemand et que la post-production se ferait là-bas. Quand nous avons fui, moi mais aussi les trois jeunes actrices du film, c’était donc assez naturel de se réfugier en Allemagne. Quant à la course aux Oscars, c’est une façon de faire résonner le film et le combat politique qu’il défend de la façon la plus large possible. Et c’est tout à l’honneur du comité de sélection allemand d’avoir choisi Les Graines du figuier sauvage. J’espère que l’existence de ce film représente une sorte de lueur d’espoir pour tous les cinéastes qui tentent de travailler sous des régimes oppressifs. 

Avez-vous des projets de films en cours ? 

Au moment où nous nous parlons, j’ai trois projets qui sont susceptibles de se réaliser. Il y a tout d’abord un projet de film d’animation qui se déroulerait en Iran et raconterait les onze ans qui précèdent et suivent la révolution. Un second projet concerne la diaspora iranienne vivant à l’étranger. Et le dernier est basé sur un scénario que j’ai écrit en 2012, et qui est donc censé se passer en Iran. Je pourrais quand même le poursuivre en faisant comme pour Les manuscrits ne brûlent pas, c’est-à-dire en faisant croire que nous sommes en Iran alors que nous tournons dans un autre pays. 

Qu’est-ce qui fait si peur aux mollahs dans les films que vous réalisez ? 

C’est le fait que j’ose remettre en cause leur autorité, que je rejette leur censure. La censure est la base de ce système. Chaque Iranien et chaque Iranienne le ressent chaque jour dans sa chair. 

Est-ce que vous échangez avec les autres cinéastes iraniens en exil, comme Jafar Panahi ou Asghar Farhadi ? 

Oui, nous échangeons parfois. Mais il ne faudrait pas créer de dichotomie entre les cinéastes iraniens exilés et ceux qui restent en Iran. Pour moi, c’est très bien si certains continuent de pouvoir travailler là-bas en obtenant des permis. C’est ce que nous aimerions tous pouvoir faire, retourner en Iran et faire des films comme nous l’entendons. J’espère voir prochainement la naissance d’une nouvelle génération de cinéastes iraniens pleine d’idées nouvelles et de ressources. 

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  • interview
  • Mohammad Rasoulof

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