Les Inrocks Les Inrocks
  • Rechercher
  • Recevoir l’agenda de la semaine
  • À la Une
  • Saison des festivals
  • Musique
  • Cinéma
  • Séries
  • Livres
  • Art et Scènes
  • Jeux vidéo
  • Actu
  • Le Magazine
  • Les Suppléments
  • Les Inrocks Radio
  • Les newsletters
  • Le shop
  • Combat
    • Les Inrockuptibles
    • Radio Nova
    • Rock en Seine
    • Rough Trade
  • Archives
  • Le Club Inrocks
  • Tous les Avantages
  • Les radios Combat
    • Les Inrocks Radio
Logo

Les radios Combat

Les Inrocks Radio
Les Inrocks Radio

Les magazines

Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines
Les magazines

Combat

Combat
Combat
Combat
Combat

Rechercher

Dernier numéro

Dernier numéro

Ce podcast est réservé aux abonnés

Accédez à l’intégralité des Inrockuptibles

Abonnez-vous

Vous êtes déjà abonné ?

Connectez-vous
  • Livres

3 min

Dans “Trahir et venger”, Laélia Véron se penche sur les récits de transfuges de classe

par Jean-Marie Durand

Publié le 8 avril 2024 à 17h30
Mis à jour le 8 avril 2024 à 17h30

“Trahir et venger, Paradoxes des récits de transfuges de classe”, de Laélia Véron avec Karine Abiven (La Découverte)

  • Partager
  • Partager
  • Envoyer
  • Envoyer
  • COPIER Copié
  • Plus

Annie Ernaux, Édouard Louis, Nicolas Mathieu… Les récits de transfuges de classe se multiplient dans la littérature actuelle. Dans cet essai (avec Karine Abiven), la linguiste étudie ce phénomène. Entre littérature et sociologie, un genre aux formes dispersées, mais relié par des motifs communs.

Même si elle est déjà ancienne, l’expression “transfuge de classe” s’est imposée ces dix dernières années dans le débat public, sortant de son cadre sociologique initial pour devenir un motif littéraire généralisé. D’Annie Ernaux à Nicolas Mathieu en passant par Édouard Louis ou Didier Eribon, des récits d’écrivain·es évoquant leur mobilité sociale ascendante se multiplient. De nombreux autres récits, sans visée littéraire particulière, sont aussi traversés par cette volonté de consigner le mouvement d’une élévation sociale, d’un élargissement de soi, sinon d’une réinvention intime.

Cette vitalité des récits de transfuges peut pourtant s’interpréter comme le signe d’un “affaiblissement du concept”, estime la linguiste Laélia Véron, qui a mené un projet de recherche collectif autour des récits de transfuges de classe dans un séminaire à la Sorbonne, en 2023. Son essai Trahir et venger – Paradoxes des récits de transfuges de classe (La Découverte, avec Karine Abiven) cherche à éclaircir les paradoxes d’un concept tellement mobilisé qu’il en devient parfois confus. “Le récit de transfuge est devenu un type de récit reconnaissable”, avance l’autrice. “On retrouve son canevas narratif et stylistique, avec ses étapes et son vocabulaire spécifiques, dans des contextes discursifs et sous des supports très différents : réseaux sociaux, presse écrite et orale, littérature, sciences sociales, écrit politique.” Cette “vague” suscite d’ailleurs aujourd’hui un certain “retour de bâton” (le magazine Frustration titrait en 2021 de manière symptomatique “Peut-on décemment en avoir plein le cul des récits de transfuges de classe ?”).

Ambivalences d’un genre discursif

Le récit de transfuge de classe se disperse ainsi dans plein d’écritures distinctes, sans vraie cohérence entre elles. Le mot ne va déjà pas de soi ; certain·es comme la philosophe Chantal Jaquet préfèrent le terme “transclasse”, qui a le mérite de ne pas inclure la teneur morale et normative qu’induit l’idée de la métaphore spatiale du haut et du bas comprise dans “transfuge”. La sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi estime, elle, que le transfuge de classe reste un “concept blanc” qui ne prend pas en compte “l’imbrication de la classe et de la race”.

La notion de transfuge de classe, estime Laélia Véron, a donc le défaut d’être “un terme-écran”, popularisant artificiellement l’idée de mobilité sociale “dans un monde où les possibilités réelles de mobilité sont réduites et où le renversement des hiérarchies ne semble pas près d’advenir”. L’autrice éclaire les ambivalences d’un genre discursif, longtemps incarné par des sociologues et historiens, comme Pierre Bourdieu (Esquisse pour une auto-analyse) ou Richard Hoggart (33 Newport Street. Autobiographie d’un intellectuel issu des classes populaires anglaises).

Complexité d’un arrachement

C’est Annie Ernaux qui est devenue désormais “l’égérie des transclasses”. Même si, rappelle justement la linguiste, cette consécration occulte souvent d’autres dimensions centrales de son œuvre, comme l’expérience féminine, le temps et la mémoire. Par-delà les références répétées à l’œuvre d’Annie Ernaux, de nombreux récits actuels se caractérisent en tout cas par plusieurs traits communs : “Une narration souvent faite à la première personne (avec une focalisation interne), la représentation d’affects (comme la honte, la peur du ridicule, la colère, les sentiments d’injustice et d’illégitimité mêlés à ceux de trahison et de culpabilité), la mise en scène du clivage entre deux mondes sociaux, notamment à travers les différences culturelles (dans le rapport à l’école, au livre en particulier) et l’ambivalence linguistique (entre la langue du milieu d’origine et la langue normée de l’école et de la bourgeoisie culturelle), l’évocation des ignorances sociales, des amitiés et des amours structurées par la différence d’habitus (…).”

Au fil de sa réflexion, Laélia Véron interroge un motif commun à tous ces récits : la tension sourde entre une “trahison” et une “restitution”. La trahison du départ, de la désertion ; et, dans le même mouvement, la restitution de ce que l’on doit à sa classe par l’écriture, instrument de lutte permettant de la venger (Annie Ernaux), de rendre des coups (Nicolas Mathieu), de rendre justice aux dominé·es (Édouard Louis). À la fin de Combats et métamorphoses d’une femme, ce dernier écrit à propos de sa mère : “J’aurais aimé que ce récit d’elle constitue, en quelque sorte, la demeure dans laquelle elle puisse se réfugier.” C’est bien dans cette façon d’intégrer dans le geste d’écriture la complexité d’un arrachement, qui se voudrait moins la marque d’une trahison que celle d’un attachement filial contrarié, que se loge la beauté de certains de ces récits en tension et intenses. Des récits, qui à défaut de renverser les structures sociales, déplacent des structures intimes, celles que seule la littérature abrite.

Trahir et venger, Paradoxes des récits de transfuges de classe, de Laélia Véron avec Karine Abiven, La Découverte, 240 p, 19,50€. En librairie.

i

Une lecture en appelle une autre… Voici notre sélection pour vous.Un sujet similaire est exploré dans Une rentrée littéraire contre les tyrans.Vous trouverez un point de vue différent dans “Retour à Reims (fragments)”, une histoire des dominations par Jean-Gabriel Périot.
Vous trouverez un point de vue différent dans Rentrée littéraire 2023 : la quête des origines, ou comment écrire sur l’émigration.Dans la même dynamique, explorez Pourquoi il faut se jeter sur la passionnante “Conversation” entre Annie Ernaux et Rose-Marie Lagrave.

À lire également
  • Édouard Louis : “Pendant longtemps, j’ai eu honte d’écrire sur la joie”
  • © Ella Hermë pour “Les Inrockuptibles”
    Une rentrée littéraire contre les tyrans
  • Rentrée littéraire 2023 : la quête des origines, ou comment écrire sur l’émigration
  • Pourquoi il faut se jeter sur la passionnante “Conversation” entre Annie Ernaux et Rose-Marie Lagrave
  • “Retour à Reims (fragments)”, une histoire des dominations par Jean-Gabriel Périot
  • Littérature: 5 premiers romans Cheek à lire au chaud
  • Annie Ernaux
  • Edouard Louis
  • Nicolas Mathieu

La rédaction vous recommande

Chronique Abonné

“Pavements” d’Alex Ross Perry, l’histoire du groupe indé le plus culte des 90’s

cafeyn Pavement Stephen Malkmus
A lire sur img large news
Chronique Abonné

Plongez dans la vie très musicale de Robert Wyatt avec “Rock Bottom” 

cafeyn
A lire sur img large news
Cinéma Abonné

Pedro Pinho, l’électron libre du cinéma européen

cafeyn
A lire sur img large news
Arts & Scènes Abonné

À Nantes et à Paris, Jeanne Vicerial interroge le corps et le jeu des apparences

cafeyn
A lire sur img large news
Société Abonné

Les 6 podcasts à écouter cet été

cafeyn Podcasts
A lire sur img large news
Chronique

“Le Rire et le Couteau” : un film-fleuve portugais hybride, sensuel et passionnant

cafeyn
A lire sur img large news
Jean-Marie Durand
Jean-Marie Durand
Arts & Scènes

À Nantes et à Paris, Jeanne Vicerial interroge le corps et le jeu des apparences

Les plus lus

Abonné Chronique
1.

Plongez dans la vie très musicale de Robert Wyatt avec “Rock Bottom” 

Abonné Cinéma
2.

Pedro Pinho, l’électron libre du cinéma européen

Abonné Arts & Scènes
3.

À Nantes et à Paris, Jeanne Vicerial interroge le corps et le jeu des apparences

Abonné Société
4.

Les 6 podcasts à écouter cet été

Chronique
5.

“Le Rire et le Couteau” : un film-fleuve portugais hybride, sensuel et passionnant

logo lesInrocks logo lesInrocks

Recevoir notre newsletter

Dernier numéro

Dernier numéro
Accueil
Recherche

Nos derniers magazines

Nos derniers magazines
Nos derniers magazines
Nos derniers magazines
Nos derniers magazines
Nos derniers magazines
Voir tous les magazines sur le shop
logo lesInrocks

À la une

  • Les radios Combat
    • Les Inrocks Radio
  • Les magazines
  • Combat

Populaires

Critiques
Vidéos
critique
attitude
cafeyn
société-cheek
culture-cheek
instagram-cheek
jeux-video
#wtf-cheek

À propos

  • Accueil
  • Contact
  • Politique de confidentialité et données personnelles
  • Conditions générales de ventes
  • Le magazine
  • La boutique
  • Les Inrocks radio
  • Archives
  • Mentions légales et CGU
HS French Touch - market
MAG 42
OSZAR »