Comment Taylor Swift a fait plier Apple

Il a suffit d’un album pour en faire la pop-star la plus influente de l’industrie de la musique. Moins d’une année après la sortie du disque 1989, Taylor Swift a fait plier l’une des plus puissantes entreprises du monde : le géant américain Apple.

L’entreprise fondée par Steve Jobs s’apprête à lancer, mardi 23 juin, son service de streaming, Apple Music. Pour contrer Deezer et Spotify, tout en dégageant du profit, Apple va tenter le pari d’une plateforme payante. Jusque ici, rien de problématique pour la chanteuse, dont la musique est disponible sur Tidal, le service 100% payant de Jay-Z.

Problème, Apple veut proposer trois mois gratuits, en guise de période d’essai. Et lors de ces trois mois, l’entreprise ne comptait pas rémunérer les artistes. Une politique jugée « choquante, décevante et complètement à rebours des valeurs d’une entreprise historiquement progressiste » par Taylor Swit sur son Tumblr  concluant : « Nous ne vous demandons pas des iPhone gratuits. Ne nous demandez pas de vous fournir notre musique gratuitement. »

Face à ces critiques, Apple se devait de réagir rapidement. L’entreprise a annoncé que finalement, elle payerait les artistes pendant ces trois premiers mois. Ce lundi matin par Eddy Cue, encharge de la mise en place du service Apple Music, a tweeté : “Nous vous entendons, Taylor Swift et les autres artistes indépendants.”

We hear you @taylorswift13 and indie artists. Love, Apple

— Eddy Cue (@cue) June 22, 2015

Cet événement est le nouvel épisode d’une fronde des labels indépendants contre le géant américain. Dans cette lutte, Taylor Swift se présente comme leur caisse de résonance. Et avec un argument de poids : son album 1989 et ses millions d’écoutes potentielles.

La semaine dernière, c’était le label Beggars qui faisait entendre sa voix, contre Apple Music. Le label indépendant anglais, qui distribue notamment XL, maison de disques de The XX, de The Horrors et de Vampire Weekend, a exprimé son désaccord contre ces trois mois d’essai.

« Si nous comprenons la logique de cette politique commerciale, en vue de proposer un service tout-payant, nous ne voyons pas pourquoi ce serait aux artistes d’en supporter le poids. »