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8 min

Daho / Katerine : entretien croisé

par Siankowski/Lalanne

Publié le 13 octobre 2009 à 9h40
Mis à jour le 16 mars 2021 à 0h25

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Sur un album live, Etienne Daho se fait hôte. Parmi ses invités, le diablotin Katerine. Exercice d’admiration réciproque et de taquineries entre deux maîtres chanteurs : entretien croisé.

Etienne Daho est un hôte accueillant. Comme en atteste son nouvel et double album live, Daho Pleyel Paris, riche de featurings de prestige. Des idoles du chanteur, comme Marianne Faithfull ou Jane Birkin. Des duos avec des artistes plus novices, comme Camille ou les jeunots de Coming Soon. Et, enfin, un fan de la première heure, devenu pour la génération suivante le grand frère pop idéal qu’a été Daho pour la sienne : Philippe Katerine. Feu croisé de souvenirs persos, d’effusions admiratives et de considérations inattendues sur les saints, les morts et les générations.

https://www.youtube.com/watch?v=WX_8JozZZoo

ENTRETIEN >
Te souviens-tu, Katerine, de la première fois que tu as entendu la chanson que vous venez d’interpréter ensemble, Le Grand Sommeil, qui date de 1983?
Philippe Katerine –
J’étais dans la voiture de mes parents. On écoutait Europe 1. Ça m’a frappé comme quelque chose de différent. Après, il y a eu Week-end à Rome, en 1984. Je suis allé aux Nouvelles Galeries acheter la cassette. Je me souviens d’avoir trouvé la pochette divine, signée Pierre et Gilles, où Etienne porte un polo de marin et un perroquet sur l’épaule.

C’était un enchantement total. J’écoutais très peu de musique jusquelà, et cet album, La Notte, la notte, d’où est tiré Week-end à Rome, a été un des premiers disques importants pour moi. Les interviews d’Etienne ont aussi beaucoup compté, il citait des noms qui m’étaient inconnus : Syd Barrett, le Velvet Underground…

Evidemment, je ne pouvais pas trouver ces disques aux Nouvelles Galeries de ma petite ville de province. Mais du coup, je les rêvais dans ma chambre, je me demandais à quoi pouvait ressembler ce Sunday Morning dont il disait que c’était une chanson extraordinaire.

Parfois j’étais déçu quand finalement j’entendais le vrai disque… Je pense que beaucoup de gens de ma génération ont eu ce rapport à Etienne. Il était perçu comme une sorte de grand frère, un éclaireur.

Et toi, Etienne, comment percevais- tu Philippe ?
Etienne Daho –
J’aime beaucoup les disques de Philippe, depuis ses débuts, mais je n’avais jamais eu l’occasion de le lui dire. Le premier disque que j’ai acheté de lui, c’était son troisième album, en 1996, Mes mauvaises fréquentations. Le single, Mon coeur balance, était vraiment mon tube de l’époque. Et il y a plein d’autres morceaux que j’adore sur ce disque, mon préféré étant, je crois, Copenhague.

Le disque m’avait frappé par sa façon très délicate d’allier la gravité et une grande légèreté. C’est exactement ce que je recherche aussi. Et j’aimais beaucoup le côté sixties de la pochette, la référence à la série Le Prisonnier. Après, j’ai suivi tous les albums. Son écriture me touche, il m’évoque beaucoup Brigitte Fontaine. Tous les deux sont d’abord très amusants, séduisent en provoquant le rire, mais c’est pour nous faire glisser vers des terrains parfois très inquiétants, et un peu inconnus.

Etienne, envies-tu le côté showman de Philippe, sa façon de mettre de plus en plus son corps au centre de son travail, son goût du travestissement ?
Etienne Daho – Euh… Pour moi, c’est une carapace, une série de masques.
Philippe Katerine – Sur mon dernier album, Robots après tout (2005 – ndlr), je me suis mis à chanter aigu. Forcer sur sa voix, c’est aussi un masque. J’ai remarqué qu’Etienne, en concert, libérait sa voix par rapport aux disques.
Etienne Daho – Je monte souvent d’un ton, mais en studio, j’ai tendance à chanter grave. Comme si pour moi, la chanson était un truc intérieur, donc bas.
Philippe Katerine – Pourtant, c’est léger. Même si tu chantes bas, ça reste une voix d’ange. Et c’est ce à quoi j’ai pensé quand, ado, j’ai entendu Le Grand Sommeil dans la voiture familiale : “Tiens, un ange chante.” L’idée ne m’a pas quitté ensuite à chacun de tes albums. Je t’envisage d’ailleurs avec la particularité des anges : aérien, immortel, sans sexe…

Etienne Daho – J’ai du mal à me percevoir comme asexué. Le sexe a une importance énorme dans ma vie.
Philippe Katerine –
Quand je dis sans sexe, je ne veux pas dire asexué, mais sans identité sexuelle bien définie, comme au-delà de l’opposition masculin/féminin…
Etienne Daho – C’est vrai que je n’ai jamais voulu choisir. Sûrement pour pouvoir taper large. Mais c’est du boulot, faut pas croire…

Et immortel ? La longévité de ta carrière te donne-t-elle l’impression de l’être ?
Etienne Daho –
C’est compliqué parce qu’une rumeur, il y a une quinzaine d’années, disait que j’étais mort. Du coup, ensuite, j’ai eu le sentiment de bénéficier de mon succès posthume de mon vivant (rires)… C’est vrai que la mort m’obsède. Surtout quand je prépare un disque. J’ai toujours peur de mourir avant de l’avoir terminé et qu’il ne soit pas ce que je voulais qu’il soit.

Est-ce que la mort de Bashung vous a touchés ?
Etienne Daho –
Je ne le connaissais pas très bien. Mais on a chanté ensemble un morceau d’Hank Williams sur scène. C’est très intime de chanter avec quelqu’un. On a vécu un moment très proche.
Philippe Katerine –
Moi, j’aime particulièrement la première période, Bijou bijou. Après, j’ai un peu lâché. Pour moi, il y a deux catégories de chanteurs : les chanteurs jambes écartées et les chanteurs jambes serrées. Au fur et à mesure de sa carrière, en se tenant sur scène, Bashung a écarté les jambes de façon phénoménale. Moi, ça me repousse un peu…

Les jambes écartées, c’est une façon de concevoir le rock qui m’est un peu lointaine. C’est également une façon d’affirmer la masculinité… Etienne aussi, depuis quelque temps, il écarte les jambes. Mais à demi.
Etienne Daho –
Quelle théorie ! Je vais méditer là-dessus…

Pour Philippe, le succès vient au bout d’une douzaine d’années, alors que pour Etienne, le premier tube vient très vite. Avez-vous le sentiment que pour vous le succès est arrivé au bon moment, trop tôt ou trop tard ?
Philippe Katerine –
J’ai toujours voulu vendre assez de disques pour pouvoir en refaire, mais je n’ai jamais imaginé devenir populaire. Quand Louxor j’adore est devenu un tube, ça m’a fait peur. J’ai resserré un peu les jambes. J’ai même arrêté d’écrire des chansons.

Quatre ans après, je commence à m’y remettre. Mon succès récent n’a aucun rapport avec celui d’Etienne, qui a pris très vite une ampleur énorme et je crois même qu’il a pu, à un moment, te brûler un peu les ailes.
Etienne Daho –
Oui, et je me suis exilé à Londres. J’ai besoin de l’anonymat, d’avoir une vie normale qui me permet de capter des choses et d’en faire des chansons. Mais bon, moi, je veux tout à la fois…

Je veux avoir des tubes, je veux qu’on m’adore jusqu’à l’extase (rires)… Et en même temps, je veux pouvoir aller boire des coups dans le premier bar venu sans qu’on emmerde mes amis. Donc à un moment, j’ai choisi de vivre à l’étranger.
Philippe Katerine –
Il y a deux parties dans tes disques. Avant et après cet exil, qui est intervenu quand a circulé cette rumeur sur ta mort. Tu es parti en Angleterre et tu es revenu avec le groupe Saint Etienne et un disque… Et je me suis dit : “Tiens, il n’était peut-être pas mort, mais il revient en saint. C’était un ange, maintenant c’est un saint.” (Etienne Daho rit)…

Après, tes disques ont changé, ton écriture est devenue plus littéraire, plus baudelairienne… Dans ta façon de parler de tes émotions, il y a eu quelque chose de plus détaché, comme d’outre-tombe. Je me disais “Mais est-ce que lui est sûr d’être vivant ?”
Etienne Daho – Il y a eu aussi une rumeur quand je suis revenu d’Angleterre qui disait que le vrai Daho était mort et que j’étais quelqu’un d’autre… Philippe Katerine – Et alors, tu es le vrai ?
Etienne Daho –
Mais je ne sais pas.

C’est vrai, Etienne, que ton écriture a changé. Quand on écoute Le Grand Sommeil, on se dit qu’aujourd’hui, tes mots et ta syntaxe ne sont plus aussi simples.
Etienne Daho –
Ça, c’est instinctif, je suis incapable d’analyser. Le Grand Sommeil fait partie des chansons que j’ai trouvées dans mon sommeil. J’ai fait un rêve où j’entendais cette chanson et en me réveillant, je l’ai retranscrite avant de la perdre.

Ça m’est arrivé de temps en temps dans mes vies et ce sont souvent des chansons auxquelles je suis très attaché.
Philippe Katerine – Moi aussi je rêve parfois des chansons. Mais ça ne m’arrive hélas pas si souvent.

https://www.youtube.com/watch?v=feNJlTFC_fY

Tous les deux, vous avez été portés par une scène. Pour Etienne, la scène de rock rennais, le punk français des années 1979- 1980 ; et pour Philippe la scène nantaise des années 1990, Dominique A, les Little Rabbits… Vous viviez comment cette appartenance à une génération ?
Philippe Katerine –
Je ne suis pas sûr que ça ait une ampleur comparable.
Etienne Daho – C’est quand même flagrant… Dominique et toi avez rénové quelque chose. La suite est venue de là, de Nantes, comme dix ans avant avec la scène rennaise. A la fin des années 1970, pour la première fois les médias venaient à Rennes flairer l’odeur de la nouveauté. Il s’est passé quelque chose de vraiment dingue entre 1978 et 1981.

On avait l’impression d’être au coeur de tout, pleinement vivants, tout était excitant. J’étais heureux d’être dedans. C’est marrant, trente ans après, de voir cette expo à la galerie agnès b., avec des images de personnes qui ont tant compté comme Alain Pacadis (Des jeunes gens mödernes – ndlr). C’était un élan collectif où tout se tenait, les musiciens, les stars de la nuit, les bons journalistes pour le raconter…
Philippe Katerine –
Dix ans plus tard, c’était déjà trop tard. Quand j’ai eu 20 ans, il n’y avait plus de collectif. Dès l’adolescence, les médias parlaient de nous comme la “bof génération”. Pour nous, pas de révolution, pas d’événements historiques ni artistiques majeurs… Nous étions seuls et dans nos chambres.

On écoutait Etienne chanter à la radio, on aimait sa façon de placer l’héroïsme dans le rapport amoureux, de nous dire : “Vous allez en baver, mais après vous allez ressusciter.” Et le sentiment amoureux, c’est devenu le seul enjeu de notre génération. Le point commun majeur entre Dominique A et moi, c’est qu’on a fait nos premiers albums dans nos chambres. Notre seul héroïsme était domestique.

La mort de Michael Jackson, ça vous a fait quoi ?

Etienne Daho –
Depuis qu’il est mort, il n’a droit qu’à de jolies photos. Pendant quinze ans, la presse nous a abreuvés de photos où il avait une tête de monstre. Et comme si tout le monde se sentait coupable, on a vu réapparaître l’image de la petite biche, qu’il était vraiment.

Je n’ai jamais été fasciné. J’adore le son Motown, mais il s’arrête pour moi précisément quand les Jackson 5 signent leur premier album. Le dernier grand disque Motown, c’est le dernier album des Supremes, la chanson Someday Will Be Together, après c’est mort. Mais comme tout le monde, même si je n’ai jamais beaucoup écouté sa musique, ça m’a attristé d’assister à la descente aux enfers d’un petit garçon qui n’a pas su grandir.
Philippe Katerine –
Oui, c’est très juste, ce choc de revoir d’un coup ses jolies photos. Comme quoi, la mort, pour un artiste (silence)… C’était pas con, cette idée de rumeur !
Etienne Daho –
Mais bien sûr ! La mort est la meilleure idée de marketing.

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