Après une performance galvanisante à We Love Green, Thee Diane se présente avec “Bonjour”, son premier EP, dans les bacs et sur les plateformes ce 13 juin.
La musique lui était prédestinée. Née d’un père musicien sénégalais ayant travaillé avec Carlos Santana parmi tant d’autres, et d’une mère choriste d’origine espagnole, qui a œuvré avec Manu Dibango, Salif Keïta et Youssou N’Dour, Thee Diane a appris les notes et les accords en même temps que la grammaire et les lettres. Dès trois ans, elle est entourée de musique et commence à apprendre le piano et les percussions au Conservatoire de Paris. Pourtant, si son chemin semblait tout tracé, la jeune Parisienne s’était d’abord destinée à une autre passion, la mode, qu’elle a étudié pendant six ans, avant de retrouver sa vocation première.
Ce retour à la musique l’a menée vers une première partie de Ravyn Lenae en novembre dernier, une performance à We Love Green le 6 juin et la sortie de son premier projet. En bref, une carrière en pleine éclosion. Déjà en 2021, on pouvait se laisser séduire par une vidéo digne d’un court métrage professionnel. Elle avait en effet sorti une véritable Masterclass, sur lequel apparaissaient Le Diouck, Calamity, Crystal Murray et Lagrace. Titre R&B rétro-futuriste accompagné d’un clip rendant hommage à la Blaxploitation, cette sortie contenait déjà tous les ingrédients de la formule Thee Diane : authenticité, féminité et féminisme assumés, une bibliothèque sans fin de références où les genres musicaux sont absorbés et régénérés.
Une boule d’énergie parfaitement calibrée
Ce qui nous attire chez Thee Diane, c’est un mélange bien singulier d’influences des quatre coins du globe, et une niaque inarrêtable. Autrement dit, sa musique d’un côté et son charisme de pop star de l’autre. Pour ce qui est des inspirations de la chanteuse aux multiples casquettes, elle pioche de tous les côtés, de Mylène Farmer à Nina Simone. Elle chante surtout en anglais mais nous émerveille avec Rouge, écrite dans la langue de Molière, manie la mode comme la plume et les harmonies vocales. Ne se définissant pas comme une artiste de tel genre ou tel style, on attrape un peu de R&B, des touches de pop, des éléments d’afrobeats – Bonjour a été rédigé aux côtés de son père, au Sénégal – et même de l’electro. Si on est transporté·es dans l’univers de la jeune femme, l’essence de ses sons transparaît : une voix sulfureuse posée sur une production texturée, d’où ressortent une confiance en soi contagieuse et un désir d’émancipation féminine.
Est-ce cette assurance qui fascine celui ou celle qui écoute Thee Diane ? En réalité, il est difficile de saisir ce je ne sais quoi qui la rend hypnotique. Sur scène, sa présence séduit les foules. Cheveux aux vents, elle survole le public avec aplomb, électrise la scène. Sa maîtrise du live vient de ses “Thee Jams”, des scènes ouvertes mises en place par elle-même, qui lui permettent à 24 ans de se faire peu à peu connaître de la scène parisienne. Celles-ci lui donnent l’occasion, à elle et d’autres artistes professionnels ou amateurs, de se produire spontanément, de gagner en confiance et en visibilité. Un projet en parfait accord avec la chanteuse qui prône le self-love. Preneuse de risques, espiègle, débordante d’énergie, voilà Thee Diane.
Thee Diane, Bonjour (Because Music), sortie le 13 juin.
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