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  • Musique

8 min

En 2017, Beth Ditto évoque la fin de Gossip : “Un déchirement”

par Géraldine Sarratia

Publié le 1 juillet 2019 à 17h30
Mis à jour le 17 mars 2021 à 16h12

Extrait du clip “Get a Job” de Gossip

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[Nos grandes séries – Gossip] Cinquième épisode : en 2017, l’Américaine sort son premier album solo tourné vers son enfance dans le Sud traditionnel. Désormais ex-chanteuse de Gossip, elle revient sur sa création et le difficile retour aux sources qui l’a accompagnée.

“Les Inrocks” poursuivent leurs séries consacrées aux grandes figures suivies par le magazine depuis des années, voire des décennies. Après Houellebecq, Miyazaki, Godard ou Almodóvar, voici notre série consacrée aux explosifs Gossip, à l’occasion de leur reformation anniversaire autour des 10 ans de l’album “Music for Men”. Gossip, ce sont des concerts dingues, un engagement fort dans les combats LGBTQ+, un punk-rock à l’énergie plus que communicative et une figure de proue charismatique : Beth Ditto. Autant de raisons d’honorer leur come-back inespéré.

GOSSIPJPG.jpg

Les temps ont changé en une décennie. En 2007, Gossip triomphe dans le monde entier. Dix ans plus tard, Gossip n’est plus (”la rupture la plus dure de ma vie” pour Beth Ditto) et Donald Trump a été élu président des Etats-Unis, ”un cinglé à la tête de notre pays”, ajoute-t-elle. 

Tu as fait partie de Gossip 
pendant dix-sept ans. Le groupe s’est arrêté en 2016. Cela a-t-il 
été difficile de trouver une identité musicale en solo ?

Cela s’est fait 
de manière assez naturelle. J’ai ressenti lors de nos derniers enregistrements 
que personne n’était réellement satisfait. Ce n’était de la faute de personne 
en particulier, je crois que chacun a évolué. Nathan est retourné dans l’Arkansas, 
dans cette ferme où il a grandi. Et j’ai senti que c’était différent des autres fois. 
Les gens du label m’ont dit : “Pourquoi 
ne commencerais-tu pas à écrire des chansons ?” Je m’y suis mise.

>> Retrouvez toute notre série Gossip en un seul clic

J’ai rencontré du monde, des compositeurs, et j’écrivais mais c’était des morceaux pour Gossip 
que j’imaginais. ça me frustrait. J’ai envoyé un texto à Nathan en lui disant : “J’ai commencé à écrire des chansons, je pense que c’est le moment où je me sens prête à arrêter Gossip.” Il m’a simplement répondu “OK”. On ne se parle plus beaucoup 
depuis. Je l’ai vécu comme une rupture, 
un déchirement. On était très proches, c’était une relation compliquée.

Comment s’est passée l’écriture 
de l’album ?

Techniquement, c’était totalement différent du boulot que je faisais 
avec Nathan. Lorsqu’on travaillait ensemble, aucun de nous ne maîtrisait la musique 
de manière technique, donc ça pouvait nous prendre énormément de temps pour parvenir au résultat escompté. Quand j’ai commencé à travailler avec des musiciens de studio, je leur disais juste “j’ai envie 
de telle ou telle chose” et ils le jouaient. Je n’en revenais pas. Cela a donc été 
plus simple. Mais la dynamique que nous 
avions avec Nathan était unique. Nous avons grandi ensemble. Pendant des années, j’ai pensé que sans lui je me casserais la figure. C’est très hétéro-normatif de penser de cette façon. Cette vision sexiste était tellement ancrée dans mon cerveau alors même que je passais mon temps 
à parler de féminisme, de ma place 
de femme dans le groupe…

Jennifer Decilveo a produit l’album. Comment avez-vous travaillé ensemble ?

Le label nous a présentées. Elle est lesbienne elle aussi. C’est un disque produit, chanté, produit par des queers. Je pense que c’est quelque chose qui 
n’est quasiment jamais arrivé dans l’histoire de la musique ! On a eu une relation 
très ouverte, complémentaire. Elle n’avait jamais entendu parler de The Slits 
par exemple, et moi j’avais beaucoup à apprendre d’elle techniquement, sur 
des arrangements par exemple. Très vite, 
je lui ai expliqué que je voulais créer 
un disque qui ne soit pas “cool”, mais qui 
me ressemble. Je voulais qu’il mêle pop, rock, des influences de mon enfance, 
le honky tonk (de la country jouée dans les bars – ndlr) que j’écoutais avec mon père…

La musique occupait une place importante dans ta famille ?

Oui. Mon frère avait un groupe 
de boogie-woogie avec mon cousin. 
Ils tournaient dans des casinos 
du sud du pays. Mon père écoutait tout 
le temps de la musique : Kool & The Gang, les Bee Gees, qui l’obsédaient. Et aussi Patsy Cline, de la musique country et 
du honky tonk. Près de chez nous, il y avait deux endroits où on pouvait acheter 
de l’alcool, des clubs privés de honky tonk. Il m’y emmenait. C’était très cool ! Je pense que j’étais un peu crade, mon père n’avait même pas dû me brosser les cheveux avant d’y aller. Une enfant du Sud ! Le clip de Fire, mon premier single, s’en inspire. Ma mère, elle, aimait Ozzy Osbourne, 
Pink Floyd. C’était unetrès jeune maman, dans les années 1980, elle faisait le ménage en écoutant I Want Your Sex. J’ai été 
aussi élevée à la pop des années 1980.

Par les influences qu’il convoque, ce disque opère un retour sur ton enfance en Arkansas. Arrives-tu à avoir une relation plus apaisée avec ce lieu où tu as grandi ?

Je crois qu’une grande partie de 
ma nostalgie pour l’Arkansas vient du fait que Nathan y est retourné. J’y pensais 
tout le temps. Je me disais : “Mais merde, qu’est-ce qu’il fout ? On s’est enfui de 
là-bas.” Pour moi, ça n’avait pas de sens. 
J’aicommencé aussi à me rappeler 
des sensations positives, les paysages magnifiques de cette région, la gentillesse des gens qui vivent là-bas, leur façon 
de parler très poétique parfois. C’est un peu ce qu’exprime Fake Sugar, cette chanson me ramène à mon enfance, à ce pont près d’une route, un peu pourri, 
à côté duquel j’ai grandi.

J’y suis retournée un mois, ce qui est un poil long. On avait besoin d’air avec ma copine. J’ai écouté Graceland de Paul Simon en boucle dans 
le salon de ma sœur. Il parle des paysages, du delta du Mississippi qui brille “like 
a national guitar”, du fait de conduire 
sur l’autoroute et de traverser cette région, berceau de la guerre civile. Et je me 
suis dit : “Mais merde, c’est là où j’ai grandi !” 
J’ai demandé à ma sœur de m’y conduire, c’est à deux heures. On a écouté l’album tout du long. Quand on est arrivées, 
c’était fermé ! C’est pas une blague, 
ça ne devait pas se passer comme ça.

Tu penses qu’il y a un moment 
dans la vie où il faut parvenir à pardonner 
à son enfance, à ses parents ?

Totalement. Et c’est ce que j’ai fait, pendant ma vingtaine. J’ai pardonné à 
ma famille, je me suis ouverte un peu plus 
à eux. Le grand défi de ma trentaine est 
de pardonner à cet endroit, à ces paysages, 
à ce lieu que je redoute alors qu’il peut être agréable. Au lieu d’être effrayée 
par ce pays, j’essaie de pouvoir l’apprécier. Ça m’aura pris presque vingt ans.

Tu as commencé par être punk à 18 ans, en marge. Tes disques racontent aussi ta progression, ton ouverture à d’autres styles musicaux et au monde.

J’étais tellement effrayée à l’idée d’écrire quand j’ai commencé. Les gens pensaient que c’était punk, que c’était de l’insolence. Mais en fait j’avais peur, j’avais conscience d’être en train d’écrire des mots vrais, des mots sincères. Après le premier morceau, j’ai cru que je n’en ferais pas d’autres tellement c’était douloureux. 
J’étais trop vulnérable et je ne pouvais pas supporter de me sentir exposée, observée. Je me suis planquée derrière une façade. Ça n’a rien à voir avec la confiance en soi, rien à voir avec mon corps. J’avais peur que les gens puissent voir ce qui se passait 
à l’intérieur de moi. Maintenant, je n’ai plus peur de ce regard. C’est la meilleure chose qui me soit arrivée en vieillissant. C’est triste que les gens chérissent davantage ce qu’ils ont vécu lorsqu’ils étaient jeunes.

Tes chansons parlent beaucoup d’amour. Est-ce que ta façon de vivre ce sentiment et de le raconter a beaucoup changé 
avec les années ?

Oui. La rupture avec Nathan, même 
si elle n’était qu’amicale, a été la plus dure de ma vie. Puis je me suis mariée, et notre première année de mariage a été un putain de cauchemar. Ne le faites pas ! Avec Kristin, on se connaît depuis qu’on est gamines, j’avais 18 ans. A l’époque, Gossip répétait dans une cave. Cela a vraiment modifié notre rapport. Tu peux dire à ta copine qu’un truc te soûle et te barrer, mais quand tu es mariée tu te dis que là ça va être comme ça jusqu’à la fin de ta vie. Tous les jours. Dans ma maison. On partage une maison et on se prend la tête plusieurs fois par jour parfois ! (rires).

“On traverse un moment 
super flippant politiquement partout 
dans le monde”

C’était important pour moi de me marier parce que je voulais que l’on ait les mêmes droits et que 
l’on soit visibles. On traverse un moment 
super flippant politiquement partout 
dans le monde, on a un cinglé à la tête 
de notre pays, vous avez échappé au pire 
de peu, et en Angleterre c’est pas la fête. Maintenant que je sais que tout ça 
est menacé, qu’il y a un retour du religieux, que quand tu es trans à l’école tu ne 
peux même pas choisir les toilettes que tu veux utiliser, ça me fait froid dans le dos.

Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis l’élection de Trump ?

Je ressens une grande tristesse. Certains problèmes ont toujours été là, même durant l’administration Obama. La raison pour laquelle le mouvement Black Lives Matter a pris une telle ampleur, c’est parce que des personnes noires se faisaient tuer par la police. Tout ça s’est passé sous Obama. Aujourd’hui, nous avons un autre Président qui veut mettre en place des choses complètement dingues. Ça fait vraiment flipper. Je suis mille fois plus renseignée sur la sphère politique que je ne l’ai jamais été, je lis sans cesse. Ça me rappelle que j’ai été naïve et que j’ai tenu ma sécurité pour acquise. Mais j’observe une mobilisation autour de moi, il faut s’organiser et résister. Il faut montrer que les Etats-Unis sont un pays important avec plein de 
gens géniaux, même s’il abrite quelques personnes qui le sont un peu moins…

Tu avais écrit “Standing in the Way of Control” pour protester contre la politique de Bush. As-tu eu envie d’écrire contre Trump ?

J’y ai beaucoup réfléchi. J’ai regretté 
que mon album soit déjà terminé, oui. Je ne sais pas jouer d’instrument et je n’ai plus de groupe. Si je faisais encore partie d’un groupe, peut-être tout serait-il différent. Je ne peux écrire des paroles que 
sur de la musique. Je ne suis pas une poète.

Le féminisme devient très à la mode. 
Tu en penses quoi ?

Je trouve ça génial. Pourquoi ferait-on ça, si ce n’est pas pour que les gens 
s’y identifient. Quand les gens disent que c’est purement commercial quand la mode s’en empare, j’ai envie de leur répondre : “Tant mieux !” Soyez féministes, pas 
racistes, par tous les moyens, dites-le tous 
les jours, vingt fois par jour. Est-ce 
qu’on peut juste apprécier les gens qui se revendiquent féministes au lieu de les juger constamment et de mettre en cause leur sincérité ? Il faut savoir faire confiance.

Retrouvez les autres épisodes de notre série grâce aux liens ci-dessous :

Episode 1- Beth Ditto : “Je trouve ça un peu stupide ces anniversaires”
Episode 2 – L’explosion “Standing in the Way of Control” en 2007 : notre première rencontre avec Gossip
Episode 3 – Bienvenue chez Gossip : reportage à Portland avec Beth Ditto en 2009
Episode 4 – 2010 : Comment Gossip est passé de l’underground à la scène de Bercy
Episode 6 – [Vidéo] Beth Ditto, en 2017 : “Avant, je ne pouvais pas supporter de me voir exposée”
Episode 7 – Playlist : 15 références qui ont contribué au son et à l’identité de Gossip

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Si vous avez été captivé par l’évocation de la fin de Gossip par Beth Ditto, vous pourriez être intéressé par l’article Beth Ditto: “La communauté gay sera toujours là et on aura toujours des enfants”, où elle partage sa vision de la communauté LGBTQ+. Pour une plongée plus profonde dans l’histoire du groupe, découvrez [Gossip et les Inrocks] Retrouvez l’intégralité de notre grande série, qui retrace leur parcours. Si la musique du groupe vous intrigue, la Playlist : 15 références qui ont contribué au son et à l’identité de Gossip offre un aperçu des influences qui ont façonné leur style unique. En 2017, Beth Ditto se confiait également sur son rapport à la célébrité dans [Vidéo] Beth Ditto, en 2017 : “Avant, je ne pouvais pas supporter de me voir exposée”. Pour comprendre comment Gossip a évolué au fil des ans, l’article 2010 : comment Gossip est passé de l’underground à la scène de Bercy vous apportera des éclairages intéressants. Enfin, un retour en arrière avec Bienvenue chez Gossip : reportage à Portland avec Beth Ditto en 2009 vous plongera dans l’univers du groupe à ses débuts.

À lire également
  • Beth Ditto: “La communauté gay sera toujours là et on aura toujours des enfants”
  • [Gossip et les Inrocks] Retrouvez l’intégralité de notre grande série
  • Playlist : 15 références qui ont contribué au son et à l’identité de Gossip
  • [Vidéo] Beth Ditto, en 2017 : “Avant, je ne pouvais pas supporter de me voir exposée”
  • 2010 : comment Gossip est passé de l’underground à la scène de Bercy
  • Bienvenue chez Gossip : reportage à Portland avec Beth Ditto en 2009

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