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8 min

Fyre Festival 2 : tout l’art de faire fructifier une arnaque

par Hélène Coutard

Publié le 8 juin 2025 à 19h00
Mis à jour le 21 mai 2025 à 15h51

© Julien Langendorff pour Les Inrockuptibles

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Après l’échec de son Fyre Festival en 2017, devenu une référence mondiale de l’arnaque, Billy McFarland a tenté cette année de se racheter. Comment ? Avec un Fyre Festival 2, prévu pour le printemps. Encore une fois, les choses ne se sont pas passées comme prévu…

Une plage à Playa del Carmen, au Mexique. Quatre hommes en blanc à contre-jour. Derrière, l’océan turquoise. Et sur l’écran : Billy McFarland, en visioconférence. La première conférence de presse officielle de la deuxième édition du Fyre Festival – censée se dérouler fin mai – a eu lieu le 27 mars en direct d’un beach club, sans son illustre créateur, retenu à New York par les exigences de son contrôle judiciaire, et sous les yeux de centaines de curieux·ses en ligne, sourire moqueur aux lèvres, se demandant comment l’événement allait cette fois se couvrir de ridicule.

Au cours des premiers mois de l’année 2025, suivre l’organisation du Fyre Festival 2 ressemblait beaucoup à assister à un accident au ralenti. Qu’importe : les billets ont été mis en vente le 25 février et un quart d’entre eux a été écoulé. Tout le monde se souvient de l’échec du Fyre Festival originel, devenu une sorte de référence culturelle mondiale de l’arnaque, narré par deux documentaires (l’un sur Netflix, l’autre sur Hulu).

L’art de vendre du vent

En 2017, Billy McFarland, 25 ans, organise avec le rappeur Ja Rule deux week-ends de fête aux Bahamas pour des jet-setteur·ses pouvant payer entre 1 000 et 12 000 dollars le billet. L’événement est intensément promu sur les réseaux sociaux à coups de clips peuplés de mannequins, et se transforme en débâcle quand les premier·ères invité·es débarquent sur place, découvrant un camping pour réfugié·es pas terminé et des déjeuners en barquette dignes d’un train en panne, devenus viraux. Certain·es invité·es doivent même attendre plusieurs jours pour être rapatrié·es.

En 2025 comme en 2017, Billy McFarland a un débit de politicien : il peut parler longtemps, prononcer beaucoup de mots… sans rien dire du tout. En l’écoutant, il n’est pas difficile d’imaginer comment il a pu embobiner les investisseur·ses du Fyre Festival, ou celles et ceux de ses précédentes aventures entrepreneuriales. Le jeune homme en a eu quelques-unes : originaire du New Jersey, il a rapidement arrêté la fac pour se lancer dans la création d’un éphémère réseau social, puis dans une histoire de carte de crédit exclusive accompagnée d’un club privé. L’idée d’un luxe réservé à quelques happy few est déjà là. Billy aime faire rêver les gens, encore faut-il s’en donner les moyens : hyperactif, le jeune homme a du mal à mener ses projets à terme, malgré les millions de dollars qu’il lève sans trop de problèmes. Alors, le 30 avril 2017, après être devenu la risée d’internet, McFarland rentre chez lui en s’imaginant encore qu’il va pouvoir “arranger les choses”. Le FBI l’attend ; il sera condamné pour escroquerie à six ans de prison et en fera quatre. Avec une note à rembourser de 26 millions de dollars.

“Je pense que l’idée du Fyre Festival était bonne, mais que j’ai merdé dans la façon dont j’ai essayé de monter le projet” Billy McFarland, créateur du Fyre Festival

Mais raccrocher n’est pas facile : torturé par un besoin d’être pardonné et réhabilité publiquement, Billy commet d’autres erreurs. Avant d’être emprisonné, il tente de se refaire en vendant de fausses invitations au Met Gala. En prison, il finit à l’isolement après avoir tenté de participer à des podcasts pour donner sa version de l’histoire, puis d’extraire une clé USB pour vendre ses mémoires. Tout cela est derrière lui. Sorti de prison en 2022, McFarland, joint par visioconférence début avril, assure aujourd’hui avoir mûri. “Je pense que je me soucie moins du pardon du public que de celui de mes proches, désormais. J’espère être sur le chemin de la rédemption et je pense pouvoir y arriver”, dit-il. S’il commence à rembourser sa dette – “J’ai déjà fait quarante virements, soit à peu près un par mois depuis ma libération” – en organisant des événements à plus petite échelle via une nouvelle entreprise, McFarland replonge à l’été 2023 : “Je pense que l’idée du Fyre Festival était bonne, mais que j’ai merdé dans la façon dont j’ai essayé de monter le projet. Alors j’ai passé les dernières années à réfléchir à comment le faire correctement, avec la bonne team, la bonne structure.”

Un an et demi de réflexion plus tard, il monte le projet avec des partenaires mexicains, et le tease via un post Instagram et un mystérieux numéro de téléphone. Début 2025, Fyre 2 est là : le festival est censé se dérouler du 30 mai au 2 juin à Playa del Carmen, pour 1 800 personnes uniquement, à qui l’on propose de loger dans des villas de luxe et d’assister à des concerts et des happenings donnés par quarante “artistes, sportifs et performers”, qui n’ont pas encore été annoncé·es mais devraient l’être, d’après McFarland le jour de notre interview, “d’ici quelques jours” (spoiler alert : non). Les billets sont alors proposés pour un coût allant de 1400 à 1,1 million de dollars. Pour cette somme, le “Prometheus ticket” offre à huit personnes une villa de luxe, un chauffeur, un passe VIP pour “chiller avec les artistes” et un accès à “toutes les activités proposées”. La vente des billets doit permettre à Billy de rembourser au minimum 500 000 dollars de sa dette (soit 2 %) : “Financièrement, ce ne sera qu’un début, mais j’espère surtout pouvoir rembourser ma dette moralement, et je sais que ça va me prendre des années”, dit-il.

Début avril, l’entrepreneur affirme avoir vendu un peu plus de 500 tickets, dont un “Prometheus” (sur deux disponibles). Mais à qui ? “Le Fyre 1 s’adressait à des jet-setteurs qui voyagent beaucoup, cette fois, c’est plutôt des trentenaires de la Tech de New York, Los Angeles, Miami ou Londres. Des gens qui ont une mentalité d’entrepreneurs, qui font du contenu.” Et qui, surtout, ont l’envie – et les moyens – de faire confiance à Billy. À moins que le charme ne se situe ailleurs. Si tout semble prouver le contraire, Billy McFarland n’est pas fou. À sa sortie de prison, il s’est aperçu que, quand il était reconnu dans les rues de New York, les gens voulaient le saluer, prendre une photo, lui taper dans le dos. Son échec retentissant les faisait rire. Et puisque son histoire est devenue culte et lui, une sorte de mème grandeur nature, pourquoi ne pas utiliser ce storytelling et le monétiser ? “Nos fans, ou nos haters, ça dépend comment on veut les appeler, ne savent pas si cet événement va exploser en vol, et ça les amuse de voir comment ça va se passer et d’en faire partie. Ce sont des gens qui sont prêts à prendre le risque pour vivre cette expérience.”

Triomphe ou débâcle, qu’importe, finalement, Billy McFarland veut surtout que tout le monde puisse vivre l’expérience

Se donner l’impression de vivre dans un documentaire Netflix, et pouvoir dire “J’y étais”, n’a apparemment pas de prix. Billy le sait : Fyre 2 est un événement unique, quasiment historique pour la culture internet. “Même si on arrive à démontrer qu’on peut le faire, et qu’il y a plus tard un Fyre 3, 4, 5, cette édition-là attire ceux qui veulent vivre l’incertitude. C’est ça, notre marketing. D’ailleurs, il est impossible pour moi de convaincre qui que ce soit. Je n’ai pas besoin de parler, il y a ceux qui trouvent ça fun et veulent venir, et ceux qui ne viendraient pour rien au monde.”

Même réaction chez les artistes. La première édition était censée accueillir Major Lazer, Blink-182, Migos, mais qui accepterait aujourd’hui de jouer au Fyre 2 ? “Là encore, il y a ceux qui nous ont dit ‘Jamais de la vie’ et ceux qui ont tout de suite trouvé ça super !” Parmi les 500 tickets vendus, 20 ont été offerts à des vétérans de la première édition. Encore une façon pour Billy de se racheter. Triomphe ou débâcle, qu’importe, finalement, Billy McFarland veut surtout que tout le monde puisse vivre l’expérience : “On parle en ce moment avec plusieurs boîtes de production pour faire un documentaire sur Fyre 2”, dit-il alors. Bien que lui-même ne sache pas s’il pourra un jour y participer. “Je dois demander l’autorisation à mon agent de probation pour quitter le pays et je ne sais pas s’il me l’accorderait. S’il le faut, je regarderai le festival depuis New York, en pleurant”, plaisante-t-il. Autre légère inquiétude : à moins de deux mois de la date fatidique, quand nous demandons à McFarland si le festival aura lieu même s’il ne vend pas plus de billets, il répond : “Ça va se vendre…”

Mais cette fois encore, tout ne se passe pas comme prévu. Difficile d’ignorer tous les red flags de Fyre 2. En février, alors que le site commence à peine à vendre des billets pour l’événement initialement prévu sur l’Isla Mujeres, au Mexique, le Guardian révèle que la municipalité de l’île n’a jamais entendu parler du festival. “Je ne sais pas pourquoi ils ont dit ça alors qu’on négociait avec eux depuis septembre”, affirme McFarland. Début avril, les mêmes rumeurs refont surface quant au nouveau lieu, des médias mexicains signalant que Playa del Carmen “n’avait pas officiellement autorisé l’événement”. Le 3 avril, la municipalité mexicaine enfonce le clou dans un tweet lapidaire, affirmant qu’aucun événement du nom de Fyre Festival 2 n’a été “prévu ou enregistré” chez eux.

Fin de la blague ?

La riposte de McFarland ne se fait pas attendre : dès le lendemain, l’entrepreneur publie sur Instagram les autorisations accordées par Playa del Carmen afin de prouver sa bonne foi – celles-ci ont toutefois été demandées tardivement. Alors que l’événement sent déjà gravement le roussi, les internautes s’impatientent de découvrir la programmation et lancent des propositions sur les réseaux sociaux : “Nirvana, 2-Pac, Elvis et les Beatles peut-être ?” Mais Billy ne rit pas : il ne lit déjà plus les commentaires. Le 16 avril, quand les quelque 500 détenteur·rices de billets reçoivent un mail du Fyre Festival 2, il ne s’agit toujours pas de la programmation tant attendue : “L’événement a été reporté et une nouvelle date sera bientôt annoncée. Nous vous avons remboursé. Quand une nouvelle date sera annoncée, vous pourrez à nouveau commander vos billets”, indique l’e-mail.

Du côté de Billy McFarland, le téléphone sonne dans le vide. Nick Lowe, l’un de ses associés, affirme à la presse que “la municipalité de Playa del Carmen a bien pris de l’argent et a donné des autorisations au Fyre Festival pour finalement se retirer, c’est du vol”. Est-ce Billy McFarland qui, dans un nouveau rebondissement burlesque, échoue encore pour le plaisir sadique des réseaux sociaux, ou est-ce sa réputation qui l’empêche cette fois de réussir, poussant les différentes municipalités ne partageant pas son sens du risque (ou de l’humour) à se jouer de lui ? La créature mythique de Billy se serait-elle retournée contre lui ?

“Nous avons décidé que le meilleur moyen de réaliser notre but était aujourd’hui de vendre le Fyre Festival, sa marque déposée, sa portée médiatique, son capital culturel”

La nouvelle date promise ne viendra finalement pas. Au pied du mur, l’entrepreneur, désormais muet sur les réseaux sociaux, a joué le 24 avril ce qui semble être sa dernière carte : la vente de la “marque” Fyre Festival. “Depuis 2017, Fyre Festival a dominé les unes des journaux, les documentaires et les conversations. […] La marque est plus grande qu’un individu, c’est un mouvement. Nous avons décidé que le meilleur moyen de réaliser notre but était aujourd’hui de vendre le Fyre Festival, sa marque déposée, sa portée médiatique, son capital culturel”, explique le communiqué.

Dans un ultime geste sacrificiel, McFarland raconte avoir déjà trouvé plusieurs emplacements acceptant d’accueillir le Fyre 2, mais refuse de risquer un nouveau retournement public contre lui. L’entrepreneur préfère passer la main – et voit peut-être dans la vente de son monstre de Frankenstein la seule solution pour rembourser un jour une partie de sa dette. Si l’année 2025 ne verra pas le Fyre Festival renaître de ses cendres, elle ne manquera pas de reconnaître le caractère visionnaire de Billy McFarland : s’il atteint son but, il deviendra peut-être le premier entrepreneur à vendre ses quinze minutes de célébrité – et sa propre humiliation – pour quelques millions de dollars.

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